La culture américaine dans les Simpson.
3. Les différentes classes sociales :
a. Les classes sociales
Encore une fois la série Les Simpson montre un découpage plus que réaliste de la population de Springfield en différentes classes sociales. En effet, tout comme dans la société américaine, la ville expose trois classes sociales dominantes : la classe populaire voire défavorisée, la classe moyenne et pour finir la « upper-class » représentant la classe supérieure aux Etats-Unis.
Cette séparation des classes sociales est tout d’abord marquée par la construction de Springfield en plusieurs quartiers. Comme toutes villes américaines, la ville est faite de manière à ce que les différentes classes et les différentes communautés ne se mélangent pas et soient divisées en plusieurs zones. On peut donc citer : - les quartiers populaires tels que le « quartier Shalom » représentant le quartier juif, le « quartier des Emigrés » ou encore le « quartier italien ».
- les quartiers résidentiels sont aussi représentés. Ils constituent l’endroit le plus important dans lequel se passe la série car y habitent les familles principales telles que les Simspon, les Flanders, les Van Houten…
- et enfin, sont montrés les quartiers huppés de la ville qui sont « Springfield residential hills » ou « Springfield heights ». Ces endroits sont la caricature de Beverly hills et de ces habitants fortunés et célèbres. On peut notamment trouver la résidence du sadique homme d’affaire M. Burns, du présentateur télé Kent Brockman, de l’acteur Troy McClure ou encore du mafieux italien Gros Tony.
Schéma d'une ville américaine :

La classe moyenne est majoritairement représentée dans le monde des bonhommes jaunes. En effet, la famille Simpson ainsi que tout leur entourage constitue cette part de la société. Cependant malgré un capital économique assez semblable, les valeurs et modes de vie diffèrent selon les foyers. On constate notamment de nombreuses différences entre la famille Simpson et ses voisins les Flanders. La première ne jure que par la « téloche », mange peu équilibré et ne parle pas un langage très châtier. Au contraire, la seconde donne une importance capitale à la religion, aux bonnes manières et maudit la télévision et ses programmes souvent jugés trop violents.
Comme nous le disions un peu plus haut, Les Simpson reflètent assez bien la société américaine car la classe moyenne représente aujourd’hui à peu près 45% des ménages aux Etats-Unis.
Les familles défavorisées sont elles aussi représentées notamment par le biais de la famille paysanne des Spuckler. Elle symbolise le stéréotype de la famille campagnarde américaine pauvre, crasseuse et stupide. Le couple, Clétus et Blandine (elle est soit la mère soit la sœur de son mari selon les épisodes), ont à eux deux 26 enfants.
Le garnement Nelson Muntz est lui aussi issu d’une famille populaire. Sa mère est strip-teaseuse et une ancienne détenue de la prison de Springfield tandis que son père est quasi inexistant dans la série. Cet enfant brute, délaissé par ses parents, illustre la faille du système scolaire américain et traduit le difficile avenir de la jeunesse populaire dans la société actuelle.
Le dernier exemple est celui de Willie, le jardinier écossais de l’école primaire. Il est l’image de l’immigré européen ayant une situation précaire et difficile.
En 2005, le taux des ménages vivant sous le seuil de pauvreté aux Etats-Unis s’élevait à environ 12,6 %.
Nombre et pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté aux Etats-Unis :

Malgré des modes de vie et des conditions financières différentes ces deux classes sociales présentées précédemment sont montrées volontairement par les créateurs de la série comme des catégories sociales dominées et manipulées par la upper class. En effet, à travers de nombreux épisodes sont alors dénoncées les inégalités grandissantes mais aussi les difficultés qu’ont les familles moyennes et défavorisées à subvenir à leurs besoins.
On peut bien évidemment citer l’antipathique M. Burns qui n’est autre que le patron de la centrale nucléaire de Springfield. Républicain et ploutocrate, cet homme constitue, en grande partie, la critique du système capitaliste libéral américain et des grands chefs d’entreprise mettant leurs intérêts économiques personnels avant le bien être de la communauté et de la planète.
Le domaine de la santé et le système médical américain est aussi particulièrement montré du doigt. La ville de Springfield compte 2 médecins : - le docteur louche et charlatan Nick Riviera diplômé de l’école de médecine d’Hollywood. En ne se souciant nullement de l’éthique médicale et du bien-être de ses patients, il incarne l’image du médecin frauduleux exerçant pour une simple raison : l’argent.
- le docteur Julius Hibbert est le médecin traitant de la famille Simpson. Sérieux et compétent, ses soins et honoraires sont cependant souvent trop élevés pour les familles et personnes malades. On peut notamment citer l’épisode 11 de la saison 4 « Oh la crise… cardiaque ! » dans lequel Homer est victime d’un infarctus et doit subir une opération de toute urgence… Seulement l’intervention chirurgicale s’élève à 40000 dollars et comme de nombreuses familles américaines, les Simpson ne possèdent pas d’assurance-maladie. Cette situation n’est pas que fictive mais belle et bien réelle : selon un article du New England Journal of Medecine paru en 2006, une histoire similaire à celle d’Homer Simpson se serait passée en Caroline du Nord. En effet, Howard Staab, un charpentier dépourvu d’assurance-maladie, doit être opéré pour un problème cardiaque cependant le montant de l’intervention s’élève alors à 200 000 dollars. L’homme se fera finalement opéré en Inde pour la somme de 6700 dollars. En ce qui concerne notre père de famille Homer, l’intervention sera exécutée par le Dr Nick Riviera, repéré par la famille lors d’un spot publicitaire, pour la modique somme de 129,95 dollars.
Par le biais de ses personnages et de ses diverses situations, la série vise à critiquer le système américain en général mais plus particulièrement les inégalités grandissantes entre les différentes classes sociales notamment dans le domaine médical.